Les ménages ont déposé près de 16 milliards d’euros sur leurs comptes en banque et livrets rémunérés en juillet. Le surplus d’épargne bancaire excède 85 milliards d’euros depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus.
Contrairement à ce qu’espérait le gouvernement, les Français ne se sont pas rués dans les magasins, bars et autres restaurants en juillet. Les ménages ont déposé 15,8 milliards d’euros sur leurs comptes bancaires et leurs livrets d’épargne durant ce premier mois estival, d’après les données publiées par la Banque de France le 31 août 2020. Certes, ce montant est inférieur aux dépôts de juin (17,1 milliards d’euros), et surtout de mai (19,6 milliards d’euros), d’avril (25,1 milliards d’euros) et de mars (19,9 milliards d’euros), les trois mois où se sont étalées les huit semaines de confinement instaurées à cause du Covid-19 et qui ont provoqué une chute brutale de la consommation.
Reste que les dépôts de juillet sont presque trois plus importants que ceux enregistrés entre janvier 2017 et février 2020, situés en moyenne à 5,9 milliards d’euros. Les crédits bancaires ont, il est vrai, également été supérieurs (8,4 milliards d’euros en juillet, contre 6,2 milliards en moyenne avant l’épidémie de coronavirus). Ce mouvement haussier est alimenté par les prêts immobiliers (6,1 milliards d’euros en juillet). Les transactions immobilières, gelées par le confinement, ont repris une fois levée la mise en isolement de la population. Cet effet de rattrapage risque donc de se tarir dans les mois à venir, d’autant que les banques ont durci leurs conditions d’accès au crédit.
Ne pas oublier l’assurance vie
Au final, la différence entre les flux entrants (dépôts, numéraire) et sortants (crédits) s'est élevée à 9,4 milliards d’euros en juillet. En d’autres termes, l’épargne bancaire des Français a encore grossi de plus de 9 milliards ce mois-là. Depuis mars - soit le début du confinement -, le surplus financier des ménages culmine à 85,6 milliards d’euros. Du jamais vu ! Selon les calculs de la Banque de France, l’épargne cumulée depuis mars atteindrait même 107,5 milliards d’euros en intégrant les espèces détenues par les particuliers.
En revanche, l’institution ne prend pas en compte l’épargne non bancaire, dont l’assurance vie. Or, l’encours (le cumul des versements majorés des intérêts annuels et des plus-values latentes) du placement préféré des Français s’est élevé à 1.766 milliards d’euros au 31 juillet, d’après les statistiques diffusées le 1er septembre 2020 par la Fédération française de l’assurance (FFA), qui regroupe la quasi-totalité des assureurs vie tricolores.